L’intestin notre second cerveau

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Avoir l’estomac noué, avoir une boule au ventre, avoir la peur au ventre, être pris aux tripes, ne pas se faire de bile, digérer sa colère… autant d’expressions qui nous sont bien connues et qui prouvent à quel point notre estomac, et surtout notre intestin, sont liés à notre état émotionnel.

Je m’intéresse à l’alimentation depuis un moment déjà. Mes pérégrinations entre séance chez la naturopathe, cure de jus et autres façons de faire du bien à son corps, m’ont peu à peu emmenées à m’intéresser de plus près au fonctionnement réel de notre organisme.

Et c’est avec le livre « Le charme discret de l’intestin » de Giulia Enders que j’ai amorcé mon fascinant mon voyage à travers le corps humain. Je vous en parle.

L’intestin notre second cerveau

intestinC’est de façon très humoristique, voir totalement décomplexée, que Giulia Enders aborde le sujet de l’intestin.  La description du cheminement d’une bouchée tout du long de notre système digestif au début du livre est particulièrement hilarante. Mais je vous laisse découvrir ces passages très instructives par vous même. Attardons nous sur ce qu’on apprend vraiment quant au fonctionnement de ce fameux second cerveau.

Quand l’intestin et cerveau travaillent main dans la main

L’intestin et le cerveau sont étroitement liés. Ils communiquent sans cesse. Le cerveau, qui voit tout d’en haut, utilise les informations qui sont remontés par l’intestin pour se faire une idée de ce qui se passe dans le reste du corps.

intestin-fonctionnementFort d’un impressionnant système nerveux, l’intestin collecte en permanence des milliers d’informations qu’il envoie par signaux aux différentes régions du cerveau. Ces informations peuvent notamment influencer des paramètres comme le perception de soi, la gestion des sentiments, le fait d’avoir le moral ou pas, la peur, la mémoire ou encore la motivation.

Giulia Enders nous parle du nerf vague dont le fonctionnement est indispensable puisqu’il est la voie de communication la plus importante et la plus rapide entre le l’intestin et le cerveau. Il traverse le diaphragme, passe par le médiastin (région entre les poumons et qui contient notamment le cœur), longe l’œsophage, monte dans le cou et arrive au cerveau. Une étude menée sur l’être humain a permis de montrer que les participants se sentaient bien ou au contraire angoissés selon la fréquence à laquelle on stimulait ce nerf vague.

L’intestin sait tout de nous. Il connait les dernières molécules qui nous avons ingurgitées lors du dernier repas, attrape les hormones qui se baladent dans notre sang, prend des nouvelles des cellules immunitaires, observe le bourdonnement des bactéries intestinales… Doté d’un système nerveux assez conséquent, c’est notre organe sensorielle la plus importante. Il ressens tout de ce qui ce passe dans notre petit corps, c’est ce que nous raconte bien en détail Giulia Enders, et c’est fascinant.

Inconfort psychologique et intestin

Il a été démontré au cours de certaines études que le sentiment de mal-être ou d’inconfort psychologique pouvaient être générés par l’axe intestin-cerveau. Prenons pour exemple, le syndrome de l’intestin irritable. Il s’est avéré que les personnes touchées sont plus sujettes à des états anxieux et à la dépression.

Un intestin mal en point pourrait-il assombrir notre humeur ? Et à l’inverse, un intestin en bonne santé pourrait-il booster subtilement notre moral ?

Dans le cadre des échanges intestin-cerveau, le stress figure parmi les plus importants stimuli. Pour faire simple, quand le cerveau doit gérer une situation de stress il va avoir besoin de toute l’énergie du corps possible. L’intestin, qui a entendu l’alarme du cerveau retentir, se met alors au ralenti pour laisser l’énergie au cerveau. Le problème c’est que ce fonctionnement est censé être occasionnel. Si le cerveau se trouve à devoir gérer du stress souvent, l’intestin impatient de se remettre au travail de façon normal se met à exprimer au cerveau son mécontentement. La conséquence ? De la fatigue, un mal-être, des problèmes digestifs et j’en passe. A terme, on finit par tomber malade.

En résumer, apaiser son cerveau c’est apaiser son intestin, qui ne se vengera pas plus tard en chamboulant tout le reste de notre corps. A l’inverse, un ventre mal en point peut aussi être à l’origine d’humeurs noires et d’états anxieux.

Fait très intéressant à relever aussi : 95% de la sérotonine que notre corps produit est fabriquée dans les cellules de l’intestin et se retrouve dans le cerveau, où elle joue le rôle de neurotransmetteur. Elle est impliquée dans la régulation de fonctions telles que la thermorégulation, les comportements alimentaires et sexuels, le cycle de sommeil, la douleur ou encore l’anxiété.

3 choses que j’ai aimé dans ce livre

  1. J’ai adoré la façon d’écrire de Giulia Enders qui nous permet de comprendre de façon très accessible le fonctionnement de notre système intestinal. Le livre m’a permis de prendre conscience de tout ce petit monde qui grouille à l’intérieur de moi et qui s’organise comme une véritable mini société sans même m’en rendre compte.
  2. J’ai compris grâce à ce livre que la cause de certains de mes maux ne sont pas dues à mes seules ruminations mentales. Mes humeurs moroses, mes angoisses, mes doutes mais aussi mes joies, mon bien-être ne sont pas le produit que de mon seul cerveau. Et oui, vous l’avez compris, l’intestin est bien impliqué dans tout ça.
  3. J’ai aussi appris que 80% de notre système immunitaire est localisée dans notre intestin. Cela m’a donné envie de chouchouter ma flore intestinale encore plus. Depuis que j’ai lu ce livre quelques semaines se sont écoulées où j’ai modifié un peu plus mes habitudes alimentaires, et je peux vous assurer que mon corps me le rend bien. J’y reviendrai probablement dans un prochain article.

Ce que je regrette, c’est que Giulia Enders ne donne finalement pas de conseils concrets pour faire en sorte que la cohabitation entre l’intestin et le reste du corps se passe bien. Le fonctionnement du corps y est très détaillé, mais je suis restée un peu sur sa faim quant aux solutions. Mais après tout, la vocation de ce livre est avant tout de nous faire comprendre comment tout ça fonctionne.

Bref, un livre à mettre entre toutes les mains de ceux qui s’intéressent de près ou de loin à leur santé, le fonctionnement du corps, et qui se demandent parfois d’où peuvent bien provenir leurs maux de ventre.

Une chose est sûre vous ne regarderez jamais plus une bactérie de la même façon… 😉

1 Comment

  • Isabelle dit :

    Je viens moi aussi de lire ce livre et je l’ai beaucoup aimé. En effet il est abordable pour le commun des mortels, pas besoin d’être médecin pour comprendre, le sujet, quoique peu glamour est traité avec humour mais néanmoins sérieux. Moi aussi il m’a aidé à comprendre l’importance de l’alimentation sur le fonctionnement du corps et de l’esprit dans son ensemble, et m’a donné envie de prendre soin de ma flore intestinale. Dommage qu’il n’y ait pas plus de conseils pratiques…

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