La notion de bien-être au travail est au cœur des débats. Si le terme fait le buzz dans les médias, c’est en réalité un vrai enjeu, observé de près par de plus en plus d’entreprises. Parce que oui, il faut bien l’avouer, un salarié heureux est un salarié plus productif dans son travail.
Mais peut-on réellement parler de bonheur au travail ?
Est ce que les mots même de bonheur et travail ne sont pas tout simplement antagonistes ?
Saviez-vous que le mot travail vient du latin « tripalium » qui désigne un instrument de torture à trois pieux utilisé notamment au Moyen Âge ? Ça en dit long sur les racines du travail.
Et il est vrai que l’évolution des organisations et les changements dans le monde du travail ces dernières années favorisent indiscutablement l’émergence du stress.
Le bonheur au travail fait couler beaucoup d’encre et sont qualifiées de candides ou d’utopistes les personnes qui clameront haut et fort ses vertus. Mais est-il réellement impossible de pouvoir trouver le bonheur au travail ?
Je vous propose d’aborder 5 idées reçues sur le bonheur au travail.
Idée reçue 1 : Le bonheur au travail, ça coûte trop cher à l’entreprise
En fait le bonheur au travail pour une entreprise c’est surtout un investissement sur l’avenir. Et il est assez simple de mettre en place des premières actions à moindre coût.
Quand on sait que le coût social du stress au travail représente chaque année plusieurs milliards d’euros, une entreprise a plutôt économiquement intérêt à investir pour une approche préventive en mettant en place sans attendre une stratégie de bien-être au travail. Parfois, cela peut demander aux entreprises de se réinventer totalement. Mais bien souvent il suffit de petites actions pour obtenir de grandes transformations.
Idée reçue 2 : Le bonheur au travail, je n’en ai pas besoin dans mon entreprise
Vous pensez que vous n’avez pas besoin d’améliorer votre bien-être au travail et les conditions qui le favorise. Très bien, qu’à cela ne tienne. Mais êtes-vous vraiment sûr que vos collaborateurs / salariés se sentent vraiment bien dans l’organisation ?
L’environnement d’une entreprise peut en apparence ne pas révéler de signes de faiblesse, pourtant certains salariés ont peut-être déjà « démissionné mentalement ». Démotivés, épuisés physiquement ou psychologiquement, en perte de sens… ne vous fiez pas aux apparences. Tout peut sembler bien aller, mais une vague de démissions, absentéismes, ou burn-out peut bien vite pointer le bout de son nez.
Idée reçue 3 : Le bonheur au travail, ce n’est que pour les startups de la Silicon Valley
Il est vrai que le concept de bien-être au travail vient tout droit de la Silicon Valley, mis en lumière notamment avec Tony Hsieh le patron de Zappos qui a décidé de mettre en 2009 le bonheur au travail au cœur de la stratégie en troquant son titre de CEO (Chief Executive Officer) en CHO (Chief Happiness Officier).
Pour autant, vous auriez tort de penser que le bonheur au travail n’est pas pour vous. D’ailleurs déjà de nombreuses entreprises en France ont adopté la « Happy Attitude » dans leur stratégie. Et je vous assure qu’elles ne feraient demie-tour pour rien au monde.
Idée reçue 4 : Bonheur au travail et rentabilité de l’entreprise sont incompatibles
Détrompez vous ! Il est désormais clairement établi, de nombreuses études à l’appui, qu’un collaborateur épanoui dans son environnement professionnel est un collaborateur efficace. En fait près de 25% de son efficacité proviendrait de son bien-être psychologique. C’est quand même pas rien ! Donc oui, le bonheur au travail et la performance sont conciliables et fortement corrélées.
La preuve en est avec Laurence Vanhee, référence absolue dans le domaine du Bonheur au Travail, qui a été DRH à la Sécurité Sociale Belge et 1ère CHO en Europe. Pendant 4 ans, l’organisme a tout centré sur le bonheur au travail. Et les résultats ont été assez incroyables avec une amélioration de la performance de 20%, des collaborateurs bien plus épanouis, pour un investissement de départ assez réduit. Bref, pari gagnant !
Idée reçue 5 : Le BAT c’est tout simplement une idée farfelue et irréaliste
Je vous l’accorde il est impossible d’être parfaitement heureux au travail tous les jours. Tout comme il est impossible d’être parfaitement heureux dans sa vie absolument tous les jours. Il y aura forcément des hauts et des bas. En revanche, le bien-être au travail est un objectif tout à fait atteignable.
Les questions de bien-être au travail s’appuient aujourd’hui sur des études et recherches poussées, sur la science en psychologie positive notamment, et repose sur de nombreux outils. Le bien-être au travail est bien réel, si tant est que la démarche soit sincère.
Entre nous, en fait j’aime bien parler de bonheur au travail, parce que j’aime le mot bonheur. C’est un mot qui me fait rêver et me rend optimiste.
Mais en fait appelez ça comme vous voulez. Bien-être au travail, qualité de vie au travail, le bonheur au travail, c’est quelque chose de très concret et atteignable par chacun.
L’entreprise a évidemment un rôle à jouer pour poser les cadres et apporter les bases d’un climat de confiance et de bienveillance.
Mais le bien-être au travail c’est aussi et surtout la façon dont chacun des collaborateurs vont pouvoir modifier leurs comportements pour devenir acteur de leur propre bonheur au travail. Et ça, c’est encore une autre histoire 😉
Et vous, dites-moi, pensez-vous qu’il soit possible d’être heureux au travail ?
Je pense sincèrement qu’on peut être heureux dans son travail. Beaucoup de gens y parviennent.
Mais cela suppose des entreprises prêtent à se remettre en cause. Des entreprises qui soient capables de comprendre que sans salarié, rien n’est possible, qu’ils sont leur plus grande richesse et que recruter coûte plus cher que satisfaire un salarié. Et qu’un salarié satisfait coûte moins cher et génère plus de résultat.
Les entreprises françaises doivent sortir des modèles pré-établi qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui avec la digitalisation et les évolutions sociales. Ce n’est pas au salarié de s’adapter à l’entreprise mais bien à l’entreprise de s’adapter au salarié si elle veut tirer le meilleur de lui.
Enfin, les managers français ont beaucoup de progrès à faire. Nombreux sont ceux qui se pensent bien meilleurs qu’ils ne le sont. Je dirai même que rare sont les bons managers.
Je crois sincèrement qu’il est possible d’améliorer son environnement de travail avec de toutes petites choses. Un espace de relaxation par exemple pour ceux veulent le midi prendre une pause détente. Ou plus à l’américaine, des espaces de divertissement, des lounges, où les salariés peuvent faire des pauses pour garder leur productivité.